mardi 22 octobre 2013

Haïti, soleil noir de Nick Lake.

Salut les poussins,

Aujourd'hui, un roman jeunesse instructif et bouleversant:

Haïti, soleil noir de Nick Lake.


Haïti, 2010. La ville vient de trembler, les murs de s'effondrer. Shorty a 15 ans et se retrouve bloqué sous les décombres d'un hôpital. Les cadavres, la soif, la faim. Mais surtout son passé, un passé proche mais un passé plus lointain aussi.

Qui ne le concerne pas seulement lui mais la ville toute entière. Le passé de Toussaint Louverture dans des rêves ou des visions qui semblent si réels, si justes. Le destins de ces deux hommes s'entremêlent pour ne devenir qu'un seul: celui des Haïtiens, tout simplement.


Je suis très étonnée de ne pas avoir plus entendu parler de ce livre ou en tout cas de ne pas l'avoir plus croisé sur la blogosphère ou dans le monde littéraire en général. Ce roman mérite à être plus connu, j'en suis certaine.

La brutalité de la réalité côtoie ces croyances populaires, ces croyances autour de la magie et des vieux dieux. On y découvre des horreurs quotidiennes, la vie de Port-au-Prince. Celle pour qui Toussaint Louverture s'est battue n'a au final que peu changée: les habitants sont contrôlés par des soldats et ne peuvent sortir de la ville. Un bidonville où la misère est reine, voilà où vit Shorty. Son père est tué sous ses yeux alors qu'il n'a que 7 ans, sa petite soeur kidnappée. Il ne survit grâce à Dread Wilmè, un chef de gang qui les prend sous son aile sa mère et lui. Mais grandir entouré de tant d'horreurs ne se fait pas sans mal. Shorty se fera tirer dessus, tirera à son tour, connaîtra la faim mais aussi la peur, tout simplement. Il nous raconte la vie telle qu'elle est, sans artifices. Les habitants qui mangent des gâteaux de boue. Des bébés abandonnés à tous les coins de rue. Les fusillades, des tirs de gangs ou de soldats.

Et à côté il y a Toussaint bien sûr, le passé. Sa révolte, la liberté. Son intelligence et la trahison qui l'a condamné. L'auteur précise à la fin qu'il a simplifié son histoire, chose que je respecte tout à fait. Plus de détails ou d'explications auraient alourdi le texte, ce qui est important ici ce sont les sentiments, le côté humain. 

J'ai pleuré, je l'avoue. Je fais partie de ces incorrigibles sentimentalistes qui essayent d'oublier que des choses horribles se passent dans le monde. Il est parfois bien de rappeler certaines choses. Ça fait mal mais c'est nécessaire.

Un joli texte, émouvant, rapide, d'une écriture agréable. Une touche de magie, une touche de réalité, un récit qui, au final, paraît juste authentique.

Merci aux Éditions Gallimard Jeunesse pour cette découverte,

Des bisous!

1 commentaire:

  1. Oh justement je me demandais s'il fallait que je le prenne pour la médiathèque! Je pense que la réponse est donnée par ta chronique! ^^

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