Un thriller terrifiant: Juste une ombre de Karine Giebel.

Salut les loupiots,

Aujourd'hui, un thriller qui réunit tous les ingrédients requis pour faire un excellent roman:

Juste une ombre de Karine Giebel.

Tu te croyais forte. Invincible. Installée sur ton piédestal, tu imaginais pouvoir régenter le monde. Tu manipules ? Tu deviendras une proie. Tu domines ? Tu deviendras une esclave. Tu mènes une vie normale, banale, plutôt enviable. Tu as su t'imposer dans ce monde, y trouver ta place. Et puis un jour... Un jour, tu te retournes et tu vois une ombre derrière toi. À partir de ce jour-là, elle te poursuit. Sans relâche. Juste une ombre. Sans visage, sans nom, sans mobile déclaré. On te suit dans la rue, on ouvre ton courrier, on ferme tes fenêtres. On t'observe jusque dans les moments les plus intimes. Les flics te conseillent d'aller consulter un psychiatre. Tes amis s'écartent de toi. Personne ne te comprend, personne ne peut t'aider. Tu es seule. Et l'ombre est toujours là. Dans ta vie, dans ton dos. Ou seulement dans ta tête ? Le temps que tu comprennes, il sera peut-être trop tard... Tu commandes ? Apprends l'obéissance. Tu méprises ? Apprends le respect. Tu veux vivre ? Meurs en silence...

J'ai lu ce livre il y a déjà un peu plus d'une semaine, je crois que j'ai eu besoin de décompresser mes impressions, de faire redescendre tous les sentiments que j'ai ressentis en le lisant. Et j'en ai eu énormément. En fait, ce roman est passionnant et terrifiant à la fois.

Cloé est une femme forte. Indestructible. Un travail parfait, une maison parfaite, un petit ami parfait, elle a tout ce qu'elle veut. C'est une femme de tête, de pouvoir mais tout va basculer où, un soir, en rentrant de soirée, un homme cagoulé la suit et se présente devant elle. Et s'en va, rien de plus. Une Ombre qui lui donne la peur de sa vie. Malheureusement, cela ne s'arrête pas là. Elle a l'impression de voir cette fameuse Ombre partout, de la sentir. Des choses étranges se passent, des objets disparaissent et reviennent ailleurs, son frigo se remplit miraculeusement. Elle est perturbée à un tel point que son entourage la croit folle, tout le monde se détourne d'elle et lui conseille de consulter pour paranoïa. Seulement, l'Ombre guette et n'est pas prête de lâcher, elle veut l'écraser. L'anéantir. Un seul homme écoute ce qu'elle a a dire, le lieutenant Gomez. Un homme perdu, récemment veuf, un homme qui s'accroche à cette histoire pour donner un sens à son existence, pour oublier sa tristesse.

Mais l'Ombre n'abandonne jamais.

Terrifiant. Franchement, même encore maintenant en écrivant cet article, je suis à la limite du tremblement. Si si. Ce livre fait partie de ceux qui vous font avoir peur d'aller aux toilettes la nuit ou qui vous coupe l'envie d'éteindre la lumière avant de dormir.

Pourtant ce n'était pas gagné parce que notre héroïne est franchement détestable et étrangement c'est ce qui fait qu'elle est parfaite dans son rôle de souffre-douleur.  Une femme forte et impitoyable, que rien n'arrête. Qui déteste tout le monde, qui s'en fiche de tout. Pour qui rien ne compte à part sa propre petite personne. Et puis on suit son histoire et on finit par avoir pitié d'elle. Par avoir envie de la sortir de là parce que.. c'est abominable.

On est tout de suite plongés dedans. Le point de vue de Cloé, sa rencontre avec l'Ombre et puis.. les sentiments de l'Ombre. Des pensées à vous filer des frissons. Le récit est haletant, sans répit. On est lancés à toute allure et on a pas un seul instant de paix. Ça va et ça vient, encore plus vite, encore plus fort. Sans relâche.

Ce n'est pas un thriller dégoutant avec de l'hémoglobine partout, loin de là. C'est pûrement psychologique, c'est un enfer mental. Même le dénouement, la résolution de l'énigme ne m'a pas plus étonnée que ça, c'est autre chose.

C'est un roman qu'on lit en retenant notre souffle. Un roman où l'on a envie de fermer les yeux tellement c'est glauque, malsain. Un roman qui m'a terrorisée..

Donc un bon thriller, non? A conseiller à tous les amateurs du genre.

(J'ai envie de dire Des bisous! mais ça fait bizarre, après tout ça.)