vendredi 26 avril 2013

Journal d'un recommencement de Sophie Divry.

Salut les loupiots,

Aujourd'hui, petit article sur un roman vraiment étonnant,

Journal d'un recommencement de Sophie Divry.

Journal d’un recommencement est un regard neuf sur une institution vieillissante, regard posé par la jeune narratrice sur l’Église catholique. Elle s’interroge sur les rituels qui réunissent les chrétiens tous les dimanches, elle qui perçoit sa propre croyance non pas comme un aveuglement mais comme une énigme. À travers le journal de visites paroissiales, alliant introspection et observations teintées d’humour, Sophie Divry parvient à dresser un tableau tout en subtilité sur la vie d’une communauté de croyants. Sa plume sobre, jamais complaisante, navigue avec bonheur entre différents registres pour nous livrer un récit inhabituel et bouleversant.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser par rapport au résumé, ce roman est définitivement moderne.

Ce livre, c'est une espèce de journal. Les constations d'une jeune femme, son regard sur la vie, l'Eglise, la foi. A 14 ans, elle décide de devenir athée, écrit une lettre à son curé et ferme cette partie de sa vie. Bien des années plus tard, elle se retrouve un beau midi à lire la Bible. A plonger dedans les pieds joints sans se rendre compte de rien. Et là, c'est une révélation. Elle a retrouvé quelque chose, elle se sent à nouveau.. Remplie. Et recommence à aller à l'église tous les dimanches.

Ce sont ses constations donc. Sur les gens, sur les messes dans toutes les églises différentes où elle se rend. Et il y en a, crois-moi. Tout change, tout est profondément différent. La lumière, les fidèles, le curé, les discours, ce qu'on y pense, ce qu'on y dit. Le milieu social, les mœurs. C'est au milieu de ce genre de détails que l'on apprend, petit à petit, le parcours de cette jeune femme. Perdue, puis retrouvée. C'est aussi un questionnement constant. Pourquoi se rend-t-elle là-bas? Pourquoi en ressent-elle le besoin?

Pour faire partie de quelque chose de grand? D'une famille? D'une communauté?

Pour ne pas être seule?

Le noyau des fidèles paroissiens est là; les apéritifs du dimanche midi et les réunions d'organisation liturgique ne suffisent pas à nous dire des amis, mais nous nous reconnaissons; peut-être l'image de la famille correspond-elle le mieux; différent socialement, de tous âges, de tous caractères, nous partageons cette église comme une maison commune; et les dizaines, les centaines de messes vécues ensemble finissent par tisser un lien; lien étrange; d'une nature que je n'avais jamais connue auparavant; que j'imagine ancienne; organique. 

Ou peut-être est-ce ce côté rassurant des choses répétitives, des rituels instaurés que l'on suit, encore et encore. Une routine bienfaisante qui rend la vie plus douce et plus simple.

Une fois revenue dans l'Eglise catholique je suis allée à la messe tous les dimanches. C'est un besoin désormais enraciné en moi, et cette heure m'est encore plus nécessaire après les émotions imprévues, les journées laborieuses ou les excès. La décantation qui s'opère dans mon esprit; cet effet de ralentissement soudain; cette gymnastique de l'esprit et du rite; ce calme, ce plat, ce noir, ce vide; me procurent un plaisir presque physique. Comme si je m'étais perdue pendant ma semaine et qu'entre ces colonnes je me retrouvais; à moins qu'au contraire une part de moi ne se révèle que dans les outrances et qu'ici le plaisir consiste à oublier, mais comment savoir?

Malgré cette image vieillotte que l'on pourrait avoir de l'héroïne, c'est une jeune femme somme toute banale. Elle fait la fête, boit, ne dort pas. Et surtout, on ressent une impression de honte. On ressent cette peur de parler de cette foi retrouvée. Cela serait-il aussi le reflet de notre société actuelle? Doit-on avoir honte de croire en quelque chose?

L'écriture de l'auteur est à l'image du roman, unique et moderne, encore une fois. Des phrases à rallonge ponctuées par de nombreux points-virgules. Étrange, agréable.

Nous avons donc ici des questionnements, une recherche profonde et une image intéressante d'un milieu trop critiqué vu par une jeune femme tout à fait normale. Un roman qui pourrait être lourd vu le sujet mais qui est léger et rapide. Un roman dont on ressort la tête plus remplie.. de questions?

Merci aux Editions Noir sur Blanc pour cette découverte,

Des bisous!

2 commentaires:

  1. coucou

    Et ben tu lis à la vitesse grand V pour donner ton avis sur autant de livres en très peu de jours!
    Ce livre m'a l'air intéressant. Merci
    bonne journée

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  2. Je tombe sur ton blog via ce roman. J'avais beaucoup aimé "La cote 400" et lirai sans faute celui-ci. Très agréable ton blog, j'y reviendrai :)

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